Description
Dans la grande famille des tubas, on a parfois du mal à comprendre les différences entre les divers instruments qui la compose, notamment entre l’euphonium et le saxhorn. Et, justement, si la discographie consacrée à l’euphonium est assez conséquente (on connaît, par exemple, les remarquables réalisations d’Ivan Milhiet), les enregistrements de saxhorn sont d’une extrême rareté. Nous devons donc à David Maillot ce premier CD consacré uniquement à des œuvres pour saxhorn.
David est un pur produit des orchestres d’harmonie du Nord/Pas-de-Calais. Il apprend le saxhorn à l’école de musique de Libercourt, suit les stages de la Fédération et rejoint les rangs de l’OJF avant d’intégrer la classe de Jean-Luc Petitprez au Conservatoire National de
Région de Douai. Entré en 2000 au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Philippe Fritsch, il y obtient brillamment son prix et entre à l’Orchestre de la Garde Républicaine. Enseignant au Conservatoire de Cergy-Pontoise, c’est toujours avec beaucoup de modestie et de simplicité qu’il se produit dans les plus grands orchestres
français.
Le disque qu’il nous offre ici a donc pour ambition de mettre à la fois en valeur le saxhorn mais également de révéler des pièces instrumentales pour le moins méconnues du profane. En effet, même si le répertoire consacré à cet instrument tend à s’étoffer, il est
essentiellement constitué de pièces de concours qui ont mené la vie dure à tous les lauréats des conservatoires nationaux et internationaux ! On écoutera donc avec plaisir ces pièces que les tubistes connaissent bien, notamment le Concertino d’Eugène Bozza, Humoresque d’Alain Bernaud, Être ou ne pas être d’Henri Tomasi et le célèbre Tubacchanale de Roger Boutry.
Dans ces pièces, la virtuosité de l’instrument est largement sollicitée tout comme sa large tessiture, jusqu’à l’extrême grave. On est surpris par la diversité des couleurs que peut prendre le saxhorn, tout à la fois violent et sensible, d’une extrême douceur mais avec toujours beaucoup de caractère.
Accompagné avec beaucoup de finesse par la pianiste Géraldine Dutroncy, dont le jeu sait à la fois s’imposer sans jamais voler la vedette, David Maillot nous offre un disque proprement jubilatoire (d’accord, c’est un tubiste qui écrit ces lignes mais qui est convaincu
que tout non spécialiste de cet instrument saura être séduit par cet enregistrement !) qui doit, s’il en est encore besoin, nous prouver que le saxhorn est définitivement un instrument mélodique et virtuose et qu’il mérite d’occuper le premier plan dans orchestres symphoniques et d’harmonie.
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